Projet Diodon : automatisation et innovation pour l'étude du Plancton
Le projet Diodon s’inscrit dans le cadre d’un vaste programme scientifique nommé Plankton Planet, et est spécifiquement rattaché à la station de recherche de Roscoff. Ce projet est mené par des experts du domaine, notamment Colomban de Vargas, scientifique engagé dans l’exploration et la compréhension des écosystèmes marins.
L’objectif de Diodon est d’automatiser la collecte de plancton à partir de la filtration de l’eau de mer afin de faire des analyses qualitatives et quantitatives. Cette initiative s’inscrit dans une démarche plus large visant à améliorer la compréhension des écosystèmes marins et leur diversité, en utilisant des technologies pour la collecte de données scientifiques.
Dans le cadre des recherches océanographiques, l’analyse du plancton revêt une importance capitale. Le plancton, qu'il soit végétal (phytoplancton) ou animal (zooplancton), est un indicateur crucial de la santé des océans. Cependant, la collecte de ces micro-organismes marins pose des défis techniques.
L'un des problèmes rencontrés par les équipes de Diodon concerne la méthode de filtration de l'eau de mer via le filet dans un bidon. Afin d’avoir des valeurs cohérentes sur la quantité de plancton dans un volume d’eau, il est nécessaire que l’eau qui rentre dans le bidon ressorte bien par le bas du bidon et donc à travers le filet et non par-dessus les bords du bidon. Il est donc nécessaire de surveiller en permanence l’arrivée d’eau afin que rien ne déborde. Il était donc impératif de trouver une solution innovante pour réguler le flux d'eau de mer.
Alexandre Guerre, le directeur technique (DTIS) de SUMMIT a travaillé à la conception de cette solution : une vanne spécialement conçue pour éviter les débordements, résister à l’eau de mer et permettre un débit suffisant pour ne pas avoir des temps de filtration trop long.
Cette vanne, fabriquée à 90% en plastique, repose sur un système de flotteur avec une boule qui permet de fermer ou d'ouvrir le passage de l'eau de manière automatique. Le flotteur, en montant avec le niveau d'eau, va stopper l'arrivée de cette dernière une fois le volume du bidon atteint. Ce mécanisme garantit que le volume d'eau reste constant, évitant ainsi les erreurs de mesure liées aux débordements.
Trois designs de cette vanne ont été proposés au fil du développement, chacun intégrant des améliorations. Les modèles ont été optimisés pour être robustes, fiables et facilement intégrables sur les différents types de bateaux utilisés dans le projet Diodon.
À ce jour, un design a été sélectionné, des tests avec celui-ci sont en cours sur plusieurs bateaux de recherche afin d’évaluer l’efficacité de ce nouveau système de régulation d'eau. Ces essais visent à vérifier la praticité, la robustesse et le bon fonctionnement en condition réelle.
Ce projet illustre comment la collaboration entre ingénieurs et scientifiques peut relever les défis techniques posés par la recherche océanographique, et comment des solutions comme cette vanne mécanique peuvent avoir un impact majeur sur la qualité des données collectées.