L’idée vient d’une volonté profonde de lutter contre la pauvreté et les inégalités, en particulier en Afrique et au Togo. Convaincu que l’éducation est un levier puissant de transformation – comme le disait Mandela – j’ai longtemps œuvré dans ce domaine : animation d’ateliers d’éducation populaire, vulgarisation scientifique... Mais je cherchais une action plus directe, avec un impact plus tangible.

En 2020, grâce à une bourse de mobilité doctorale de Sorbonne Université, j’ai mené une enquête de terrain auprès d’une trentaine d’acteurs de la société civile au Togo. Cette immersion m’a permis d’identifier l’insertion professionnelle comme un maillon central de la justice sociale, puisque malheureusement 61% de la population active au Togo (15 – 64 ans) est en sous-emploi, c’est-à-dire sans emploi régulier et décent pouvant leur permettre de subvenir convenablement e durablement à leurs besoins. Cela explique en partout le niveau de pauvreté élevé. C’est en rejoignant l’équipe de la Direction de l’orientation, des stages et de l’insertion professionnelle (DOSIP) de Sorbonne Université, comme assistant conseiller avec Isabelle Baroillier, que je me suis vraiment passionné pour ce domaine.

En parallèle, j’intégrais le Diplôme Étudiant-Entrepreneur (D2E) en 2023. Et c’est au cours d’un petit-déjeuner organisé par Pépite SU qui a invité un ingénieur de SUMMIT que l’idée de la plateforme numérique s’est imposée. En échangeant avec ma mentore Agnès Darnac, j’ai compris que pour convaincre des partenaires et des financeurs, il fallait montrer quelque chose de concret. Le déclic était là : la plateforme deviendrait la porte d’entrée visible et fonctionnelle de notre projet.

Le premier défi, aujourd’hui, est financier. Le projet repose essentiellement sur mes ressources personnelles et l’engagement de l’équipe, notamment d’un jeune développeur web togolais qui nous a rejoints récemment. Pour lancer une première version fonctionnelle de la plateforme et la rendre accessible gratuitement pendant 3 mois, il nous faut un budget initial de 5 000 euros. Cela nous permettra de tester l’outil, recueillir les retours des jeunes utilisateurs, et améliorer notre service.

À terme, nous estimons nos besoins annuels à 20 000 euros pour développer l’ensemble des activités : ateliers, enquêtes, partenariats avec les employeurs, base de données métiers et compétences.

Un autre défi est structurel et culturel : les pratiques de recrutement au Togo sont encore trop souvent entachées de népotisme ou de corruption. Malgré les efforts institutionnels, les inégalités persistent. À travers notre plateforme, nous voulons promouvoir une culture du mérite et de la transparence, en incitant les employeurs à s’engager dans une démarche de responsabilité sociale (RSE/RSO). Ceux qui joueront le jeu seront valorisés dans nos communications.

Enfin, pour garantir un engagement réel des utilisateurs, nous envisageons de proposer un abonnement mensuel très abordable (environ 1,50 €) réductible selon les financements perçus, après la phase de test gratuite. Ce petit investissement favorisera l’implication des jeunes et pourra être pris en charge par des écoles ou universités partenaires.

La collaboration avec Pépite Sorbonne Université et l’ingénieur de SUMMIT, Alexandre GUERRE, a été extrêmement enrichissante. J’ai pu soumettre le cahier des charges de la plateforme et bénéficier de ses retours techniques très constructifs. Cela m’a permis de sortir de ma zone de confort pour m’ouvrir davantage aux outils numériques.

Nos échanges m’ont aussi aidé à mieux structurer mon projet, à penser les fonctionnalités de la plateforme en lien avec les besoins réels du terrain. L’ingénieur s’est même proposé pour relire et tester la plateforme une fois la première version finalisée. Quant à Pépite SU, leur accompagnement humain et stratégique, notamment via ma mentore et les chargés d’accompagnement, Tuan et Emilie, a joué un rôle fondamental dans la maturation du projet.

D’ici un an, je souhaite avoir lancé la version test de la plateforme, accessible gratuitement pendant trois mois, pour permettre à un maximum de jeunes de se familiariser avec l’outil. Nous espérons ensuite déployer l’ensemble de nos activités complémentaires, structurées autour de trois axes principaux :

1. La plateforme numérique : elle sera alimentée par des données ouvertes comme celles de France Travail, croisées avec des enquêtes de terrain sur le marché de l’emploi au Togo. Elle offrira un outil de recherche de métiers, de compétences, de formations, et de matching avec des offres d’emploi ou de stage.
2. Les ateliers d’orientation et d’insertion professionnelle : en présentiel ou en ligne, ils aideront les jeunes (15-34 ans) à identifier leurs compétences, affiner leur projet professionnel, et se préparer aux candidatures (CV, lettre de motivation, entretien).
3. Le suivi post-accompagnement et la cartographie du marché (recherche et RSE) : à partir des parcours des jeunes accompagnés, nous construirons une base de données dynamique, utile pour les acteurs publics, les établissements de formation, les employeurs et les jeunes eux-mêmes. Nous souhaitons également promouvoir des pratiques de recrutement responsables auprès des entreprises partenaires.

Notre ambition est claire : contribuer, à notre échelle, à rendre plus juste l’accès à l’emploi au Togo, en valorisant les talents, en renforçant les liens entre les jeunes, les formations et les opportunités économiques.